jeudi 8 avril 2010

Concours littéraire / Paris 2010

Oui, c'est vrai, ça fait plus d'un mois qu'on est revenus, mais bon, les auteurs de blogue ont aussi des tas de corrections... à... euh... corriger.

Nous publions donc, à retardement, les résultats de notre petit concours littéraire parisien. En effet, lors de notre visite du célèbre cimetière Père-Lachaise, inspirés par nos prédécesseurs, nous avons distribué à chacun de nos stagiaires une citation d'un illustre habitant du Père-Lachaise. Ils devaient ensuite rédiger un court texte littéraire inspiré par ces citations.

Voici le résultat de notre petit "Goncourt des Collégiens". Le texte gagnant... et les textes des finalistes.

Le Goncourt des collégiens parisiens

Le ciel est un dé à coudre et la mort est un océan. (Paul Éluard)
Un homme, seul, arpente la nécropole. Il ne recherche qu’un moment de silence, mais si le silence des vivants se fait entendre violemment, ce n’est que pour être enterré par le vacarme de la mort. Au gré des sentiers, cet homme se retrouve englouti par l’ambiance funèbre, la sonate des corbeaux, le défilé des tombeaux, la valse des souvenirs, l’illusoire danse macabre. C’est maintenant l’enfer qui occupe son esprit trouble. Le ciel est un dé à coudre, oublié dans le chaos du moment.

Mireille Dagenais


Les textes des finalistes

Le premier qui compara la femme à une rose était un poète, le second un imbécile.
(Gérard de Nerval)

Le premier qui compara la femme à une rose était un poète, le second était un jardinier marié. Probablement que le poète était célibataire ou bien il aimait avoir des relations passagères et voyait juste les pétales de la rose. Dès qu’il trouvait une épine, il abandonnait sa fleur. Le jardinier, quant à lui, avait appris que les belles fleurs ont toujours des épines mais que, malgré leurs défauts, ça vaut la peine de les cultiver.

Greta Gradinaru


Tous les hommes aiment avant tout la lumière…
(Guillaume Apollinaire)

Je dors. Au-delà de mes yeux, de mes paupières une lame de soleil me coupe le visage. Je me lève affaibli par le coup. Je rampe avec difficulté et timidement vers mon adversaire qui se tient sur le rebord de ma fenêtre. Il me nargue de son regard vif et m’insulte de sa voix virevoltante. Debout, je sens mon acuité me quitter, mais je ne m’avoue pas vaincu. J’empoigne le rideau, saute vers l’intrus de mon sommeil et engouffre sa tête dans le tissu pour le laisser s’éteindre.

Jérome Lebel

L’ignorance ne s’apprend pas… (Gérard de Nerval)
Elle s’impose.
Elle s’impose à l’esprit quand les connaissances s’envolent,
Quand les repères disparaissent
Et que le néant s’installe.
L’ignorance est totale à la naissance,
Et les connaissances acquises au cours d’une vie,
Ne représentent qu’une infime partie
Du savoir de ce monde.
Au fond, l’ignorance ne disparaît jamais.
L’ignorance ne s’apprend pas…
Elle se vit
Jusqu’au dernier jour de notre existence.

Mariève Lemelin


La nuit tombe, vous frôle en passant de son aile noire toute humide…
(Alphonse Daudet)

L’air parisien de la Seine trouble ces bêtes volantes.
Les gouttelettes les alourdissent et rendent leur vol pénible.
Pourtant, elles se cachent dans tous les petits coins pour dispenser ce qui la caractérise.
Cette aile noire touche doucement les gens pour ne pas trop les effrayer
Pourtant on ne souhaite pas la frôler de peur de se mouiller.
Cette aile noire toute humide n’apparaît que la nuit.
Elle est celle qui fait tomber la nuit qui, pourtant, l’aidera à se relever après peu de temps.

Élisabeth Poirier-Defoy



(Composition kitsch dans un lieu kitsch?)
Les ombres noires à plumes dialoguent, et je suis en silence. Il fait froid, et mon nez coule. Je renifle donc, cela étant, une coulisse de morve ne serait pas agréable. Ai-je des mouchoirs dans mon sac? Bonne question, mais je suis trop occupée à observer le vide des sépultures et les corbeaux pour vérifier. Quelle est la pertinence de se promener dans un cimetière lorsqu’on n’a personne à visiter? Il fait froid, mes mains sont gelées, et j’ai de plus en plus de difficulté à tenir mon stylo. Heureusement, le soleil me réchauffe un peu, et je pense qu’un cimetière n’est autre que la continuité de ce qu’on était dans la vie, plus riches ou plus pauvres. Cela explique mon incompréhension devant l’urne de mon papi désespérément trop petite pour le contenir. Cimetière : lieu social ultime où la contemplation mène aux remarques non pertinentes. Je ne crois pas aux voyants, mais les chats sont de toute évidence ici et ailleurs en même temps. Le scepticisme tue et garde en vie. Je vais probablement mourir le jour où les fleurs ne seront plus belles à mes yeux, mais bon, mourir, c’est avoir été vivant au moins une fois.

Émilie Brisebois


« Faites des bêtises, mais faites-les avec enthousiasme! » (Colette)
Une vieille femme pleurait sur la tombe de son défunt mari. Pourquoi était-il parti avant elle? Elle prit la rose de son sac à main et la déposa sur la pierre tombale… lorsqu’elle reçut un caillou. D’où venait ce projectile inattendu? Elle regarda par-dessus son épaule et vit deux gamins cachés derrière une tombe qui faisaient rebondir des pierres sur les tombes voisines. La vieille femme les regardait et vit dans leurs yeux un soupçon de mélancolie. Elle se leva et leur dit : « Faites des bêtises, mais faites-les avec enthousiasme! ». Et c’est alors qu’elle prit les cailloux et les lança vers eux. Les deux jeunes sourirent, et une lutte amicale commença!

Geneviève Fortier



Et voilà!

mercredi 7 avril 2010

Concours de photos Paris 2010

C'est aujourd'hui qu'avait lieu la sélection des deux photos gagnantes de l'Expo photo du Stage à Paris. Chaque élève avait la possibilité de soumettre deux photos seulement. Le jury était composé d'éminents professeurs d'Arts et Lettres : Patrick Lafontaine et Philippe Gervais.

Le jury délibère...

Un photographe déguisé en spectateur...
de sa propre photo

La photo gagnante...
et sa photographe (tout aussi gagnante) :
Mariève Lemelin

 Le deuxième prix :
le gris Paris à son plus gris par
Mireille Dagenais

mardi 6 avril 2010

Ne ratez pas l'expo des photos de notre stage culturel à Paris,
combinées à celles du voyage à New York: